Étonnament (?) facile...

Publié le par Nono

Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas suivi l'histoire, la dernière rencontre entre la Turquie et l'Europe a fait couler beaucoup d'encre : la Présidente de la Commission Européenne aurait été mise à l'écart sur un canapé, tandis que le Président du Conseil Européen et le Président Turc étaient sur des fauteuils.

Après une brève enquête, il s'avère que l'équipe protocolaire du Président du Conseil avait approuvé la disposition en raison de sa "préséance lors des événements internationaux". Cela n'a pas pour autant calmé la polémique. Problème ? Elle était montée de toutes pièces...

Voyez plutôt (photos réellmeent publiées par des journaux "sérieux") :

Photo n° 1 : la délégation européenne rencontre la délégation turque, les protagonistes les plus importants étant assis aux places d'honneur.

Photo n°2 : affreux dictateur islamiste humiliant une femme.

Voici comment on crée de toute pièce un scandale sexiste, avec incident diplomatique à la clef. Deux secondes, un coup d'outil "rogner". Même pas besoin de prendre la peine de travailler le cadrage de la photo truquée afin qu'elle puisse vaguement faire penser à l'angle de prise de vue qu'aurait utilisé un photographe professionnel, ou tout simplement à un format photo !

Quelques idiots utiles pour relayer sur les réseaux sociaux, une poignée de journalistes avides de clics et une bonne pincée de politiques en mal de polémiques et le tour est joué : tout ce que l'Europe compte de haineux reprend joyeusement l'image du musulman écrasant pour le plaisir la pauvre femme sans défense... L'explication, rapidement trouvée d'une petite mesquinerie protocolaire intra-européenne entre la Commission et le Conseil n'ayant pas droit à la même exposition !

À travers cette facilité à créer une fake news admise par une large part de l'opinion, quelques constats s'imposent :

  1. La frange la plus bruyante des personnes prétendant lutter contre le sexisme ne le fait pas : ces gens cherchent à créer des polémiques pour tenter d'exister.
  2. Une part importante des journalistes préfère reprendre une fausse nouvelle et la diffuser, qu'importent les conséquences, que de prendre le temps de la vérification au risque de perdre du temps et donc des clics.
  3. Si elle peut nourrir un argumentaire et donner de l'exposition, une fausse information en vaut une vraie pour une part inquiétante de nos politiques.
  4. Malgré tous les moyens de vérification à portée de main, la plupart des gens ne s'interrogeront nullement sur ce qu'on leur dit pourvu que cela conforte leurs préjugés.
  5. Il y a en Union Européenne des hauts fonctionnaires suffisamment désœuvrés pour monter de petits coups de ce style afin de montrer la préséance de leur patron par rapport à celui de l'autre administration.
  6. À notre époque encore, un problème de siège au sein de nos élites peut entraîner un incident international.

À méditer !

A+
Nono

Publié dans krankenkamel

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