La crise sanitaire pousse les citadins vers la campagne...

Publié le par Nono

Le mouvement semble s'amplifier : lassés d'être cloîtrés dans leurs appartements étriqués, les citadins achètent à la campagne. C'est pratique, avec le télétravail, plus de souci pour chercher un emploi !

D'ici l'été, ils auront investi leurs nouvelles résidences au milieu des prés, et ils seront heureux.

Enfin, pas tout à fait. Ils regretteront juste l'absence d'une épicerie dans leur nouveau village, qui leur évite de prendre leur voiture pour se rendre au centre commercial de la ville voisine. Heureusement, ils trouveront un de leurs amis ex-citadin pour créer une épicerie. Une de celles qui a du sens.

L'hiver suivant, ils tomberont malades et regretteront que les médecins soient loin. Alors, ils lanceront une annonce sur les réseaux sociaux et un médecin viendra, avide de retrouver une vie plus simple et plus authentique.

Pour être plus libres, ils feront pression sur la municipalité pour avoir une crèche au sein même du village. Et pour profiter de cette liberté, ils parviendront à faire rouvrir le bistrot.

Au bout d'un moment, ils réaliseront que la culture leur manque et fonderont un théâtre en même temps qu'ils ouvriront un cinéma. Et comme il faudra loger les employés qui n'auront pas de gros salaires, ils bâtiront un immeuble.

Ils agrandiront l'école pour accueillir les enfants des nouveaux habitants et creuseront un parking souterrain pour se garer facilement près de l'épicerie et du cinéma.

Comme il faut bien rentrer à Paris de temps en temps, ils demanderont un nouvel échangeur d'autoroute et feront venir le TGV. Plus, ils voteront la construction d'un tramway pour palier le problème des bouchons en centre-ville.

Et quarante ans plus tard, sur le banc d'un parc désert, dans le 92 :
Nathalie : je songe à m'installer à Brosville pour me rapprocher de mes enfants.
Raymond : tu penses vraiment que tu pourrais te faire à toute cette animation ? Moi je n'y vais plus depuis longtemps : trop de bruit, trop de pollution.
Nathalie : j'ai envie de voir plus souvent mes petits-enfants. Ils viennent moins les week-ends : trop d'embouteillages quand ils rentrent...
Raymond : mais tu te rends compte du coût de la vie là-bas ? Moi en tout cas, avec ma petite retraite...

++
No

Publié dans Culture parisienne

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