Le retour de Paris

Publié le par Nono

Le Béarn se mérite. Rachel et moi ne l'avons donc regagné qu'après de multiples aventures, au cours d'un périple rappelant le retour d'Ulysses de Troie.

Tout commença par un état des lieux de sortie mouvementé. Mon concierge, une sorte de cyclope, s'est révélé aussi stupide et malhonnête qu'il est laid. Ne cédant pas à son chantage, ni à ses multiples tentatives d'escoquerie, je finissais par m'en sortir, emportant avec moi le matelas qu'il voulait me faire payer.

Et voilà trois quart d'heures de perdu dans l'attente que mon frère vienne récupérer mon matelas.

Nous partîmes alors, à la recherche "du périph' ou de l'A86". Notre dévolu se jeta sur l'A86, qui selon les panneaux, était plus près. Mais après, des panneaux, il n'y en avait plus et nous échouâmes à Versailles, sans autoroute à l'horizon. Nous repartîmes donc, au travers de ce labyrinthe qu'est Paris et sa banlieue ouest, à la recherche du périphérique, puis d'une autoroute allant au sud. Alors que nous touchions au but nous affrontâmes l'équivalent parisien du Minotaure : le Parisien au volant. Alors que notre sortie venait juste d'être indiquée à 100 mètres de là, j'essayai de me rabattre, mais le Parisien accélérait pour me couper la route. Les yeux injectés de sang, de la bave coulant de ses lèvres, il n'était plus que haine, passer devant moi était la seule chose qui comptait désormais pour lui. Dans cette situation, le Parisien préférera toujours mourir plutôt que de laisser passer quelqu'un. Pour lui, ce serait un aveu d'impuissance, alors qu'une mort noble, sur le périphérique en défonçant délibérément une autre voiture, apportera une gloire éternelle à sa famille. Après quelques autre péripéties du même genre, nous pûmes prendre une autoroute vers des cieux plus cléments.

Naviguant tant bien que mal entre les camions, nous arrivâmes finalement sur une aire d'autoroute, île de quiétude dans cette tourmente. Nous tombâmes alors sur Marc, un naufragé de l'autoroute. Marc était en panne et son assistance venait de l'envoyer chier en disant que seule l'assistance de l'autoroute marchait. N'écoutant que notre courage (si ça avait été nos estomacs Marc aurait pioncé sur son aire d'autoroute), nous avons repris la route à la recherche d'un téléphone de secours. Je ne m'étais jamais arrêté sur une bande d'arrêt d'urgence avant, c'est plutôt cool en fait, ça fait un peu mec désespéré qui se raccroche à la vie qui lui offre un dernier espoir en forme de téléphone orange. Sauf que nous, une fois sûrs que Marc était sauvé, bin on est juste reparti.

Enfin, nous avons quitté l'autoroute, acheté un peu d'essence à 1.60€ le litre et nous avons pris les routes des landes. Sur les routes de landes, la nuit, il n'y a que des camions et des animaux. Au programme : deux daims, un renard, un hérisson et pleins de routiers dans des gros camions qui font vroummmm quand ils te croisent. Comme nous étions fatigués, nous nous arrêtâmes un momentau bord d'une des longues lignes droites qui caractérisent les routes landaises pour goûter une demi-heure de repos bien mérité, bercés uniquement par les vroummmms des camions qui passaient.

Enfin, nous repartîmes et finirent notre périple à 4h30 du matin. Le lendemain, je dû reconquérir ma maison envahie par des enfants à moitié Japonais, qui, tels les prétendants de Pénélope, avaient élu domicile chez moi, afin de pouvoir enfin réintégrer ma maison.

C'est loin du sud-ouest en fait, Paris !

a+

No 

Publié dans Culture parisienne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Je trouve que mon rôle dans l'affaire du matelas est honteusement survolé, alors que j'ai quand même été arraché à mon moelleux canapé et mon ventilateur (il faisait très chaud) pour aller crapahuter dans tous les coins de Paris; tout ça pour récupérer un matelas dont personne ne se servira jamais, et en plus y 'a une tache dessus.DPS: je t'avais dit de passer par Toulouse, stupide.
Répondre
N
<br /> Je me doutais pas que tu avais l'adresse du blog !<br /> <br /> <br />