Je n'aimerais pas être un escargot

Je n'aimerais pas être un escargot, car je trouve que ce cher petit animal de nos campagnes subit un sort bien triste.
D'abord, si j'étais un escargot, moi j'aurais du mal avec ma maison sur le dos vu qu'elle est en galets béarnais et que le galet béarnais est lourd comme une blague de Jean-Marie Bigard. Eux ils sont lents à cause de leur maison sur le dos, moi je serais écrasé et mort (à ce propos, je n'aimerais pas être mort écrasé, mais ça c'est une autre histoire). Et puis, si ce n'est pas ma maison, je suis sûr que ce serait un type peu regardant qui m'écraserait. Il n'y a rien de plus triste que de voir un escargot écrasé agoniser, des morceaux de coquilles plantés dans sa chair tendre ; à part ETRE un escargot agonisant dans les morceaux de sa propre coquille.
Je n'aimerais pas être un escargot, car l'escargot ne vit pas très longtemps. Il finit le plus souvent mangé avec de l'ail. Quand t'es un escargot, non seulement on te bouffe, mais en plus tu pue. Les gens ne respectent même pas ta mémoire, alors même qu'ils viennent déjà de te tuer. Qui oserait foutre des boules puantes dans un cercueil ? Personne ! Sauf quand le mort est un escargot. Du coup, moi, je n'aimerais pas être un escargot.
En plus, quand t'es un escargot tu ne peux pas choisir ta sexualité, car tu es hermaphrodite. Si t'es à fond hétéro ou homo bin t'es niqué tu dois être les deux. Si tu te sens mal dans ta peau et que tu décide de te faire opérer pour changer de sexe, bin tu deviens hermaphrodite, mais à l'envers (c'est comme être un hermaphrodite normal, mais dans l'autre sens).
Un escargot, c'est une courte vie de labeur pour aller de ton berceau à ta feuille de salade située 20 cm plus loin et qui se termine le plus souvent dans un crac morbide.
Alors moi je n'aimerais pas être un escargot, et j'espère que je n'en deviendrais jamais un (avec toutes les fuites aux centrales nucléaires, on ne sait jamais).

Voilà.

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