Le visage de l'ennemi.

Publié le par Nono

En ce moment, c'est la crise ! La preuve : les journaux n'arrêtent pas de nous le dire. Et comme toujours dans ces périodes là, quand nos hommes politiques veulent se dédouaner de décennies de conneries accumulées, ils s'arrangent pour désigner un bouc émissaire. Comme en d'autres temps l'hérétique, le juif ou le plombier Polonais, aujourd'hui le coupable c'est le banquier ! C'est lui l'ennemi qui nous menace !

 

Mais outre les slogans haineux propres à ce genre de circonstances, je suis bien d'accord avec nos hommes politiques. Car il faut dire qu'ils sont méchants ces sales banquiers ! Après tout, s'ils n'avaient pas bêtement cru que nos dirigeants seraient raisonnables et honnêtes et leur rendraient l'argent qu'ils leur avaient prêté, on n'en serait pas là ! Parce que de Paris à la Corrèze, ils faut bien avouer qu'ils sont gourmands nos élus : ça emprunte 1 milliard pour faire des trucs chouettes, et puis 2 pour continuer à faire des trucs chouettes et rembourser les premier... Mais si moi je fais ça 30 ans de suite, je me retrouve interdit bancaire et en surendettement. Quand c'est eux, on accuse le sale banquier de ne plus répondre à sa mission sacrée de financer l'économie, on lui fait signer un papier où il accepte de ne plus jamais être remboursé, et on recommence.

 

Et c'est vrai qu'ils sont un peu bêtes ces banquiers de prêter de l'argent à un homme politique quand même. Vous le feriez vous ? Moi pas en tout cas ! Ils peuvent toujours rêver pour que je leur file un radis. Quoique si l'on regarde ce qu'en pensent nos futurs présidents... Le tenant du titre veut 20 milliards, son challenger 30, l'éternel troisième homme 40 : qui dit mieux ? Le prétexte de ces exigences démesurées est tout trouvé :  rembourser nos emprunts auprès de notre méchant ennemi qui a le culot de vouloir se faire rembourser son propre argent !

 

Donc finalement, si on suit le raisonnement, nous voilà devant 2 options : soit donner notre argent aux politiciens pour qu'ils remboursent leurs dettes auprès des banques, soit le donner au banquier qui le placera en prêtant aux Etats qui refuseront de le rembourser... et donc nous le mettront dans le cul ! Pardon, le mettont dans le cul de l'ennemi, que nous on prenne par ricochet, apparemment ça on s'en fout !

 

Mais si on en revenait 5 minutes au bon sens de nos grands-parents. A l'époque, on considérait que quand on empruntait c'était qu'on s'engageait à rembourser, et ce même si on était président de Conseil général ! Finalement, ce n'est pas si bête, mais malheureusement ça demande un peu plus d'efforts que de se désigner un ennemi qui serait responsable de ses dettes...

 

Et si finalement, l'ennemi sans visage n'était autre qu'un ennemi intérieur ? Dans ce cas hautement peu probable, ça mériterait peut-être un bulletin blanc cette histoire !

Publié dans krankenkamel

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